Le 12 Février 2012
"Le passé a de l'avenir" pourrait être la conclusion du livre de Simon Reynolds sur la retromania et l'éternel grand recyclage de l'art. A l'heure où l'on célèbre Sébastien Tellier de plus en plus barbu et christique dans son über-kitsch Pépito Bleu; il convient de sortir de l'oubli Les Larmes Aux Yeux, le slow troublant de la bigleuse Jane Manson. Si les premières notes évoquent un plagia presque parfait de La Décadanse, on notera que les mots lubriques de Gainsbourg font place à des paroles neurasthéniques d'une finesse de premier cru (Salut. Tu vas bien ? Ca va... Et toi ? Moi ? ... Ca va !).
httpv://www.youtube.com/watch?v=VqBucx-z000&feature=fvst
Il est bien sûr facile d'ironiser sur les effets spéciaux et l'exceptionelle prestation d'acteur de Christian Delagrange (au moment où Jane lui dit Tu as les Larmes Aux Yeux, Christian se tourne plein cadre vers la caméra pour justement montrer la larme susdite qui coule sur le fond de teint de sa joue). Cela dit, je ne saurais trop vous expliquer pourquoi j'ai une infinie tendresse pour cette chanson qui me rendrait presque nostalgique d'une époque remplie de naïveté. La seule explication est qu'elle me rappelle le premier 45t que j'ai reçu au pied de l'arbre de Noël en 1975. Ca s'appelait Tornero et c'était en italien. A l'époque, ça faisait venir les larmes aux yeux. Aujourd'hui, on croirait presque entendre du Tellier. J'ai dit presque.
httpv://www.youtube.com/watch?v=ULMtbisYdCQ
httpv://www.youtube.com/watch?v=fD8JMFqrg9E