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Waiting around to die
Le 11 Juin 2015
Townes Van Zandt est un artiste américain oublié de beaucoup. Alcoolique et bipolaire, il a passé sa vie entière dans son trailer à Austin à composer des ballades sublimes et désespérés arrachant les larmes à celui qui les écoutait. Essayer donc pour voir..
Sometimes I don't know where This dirty road is taking me Sometimes I can't even see the reason why I guess I keep a-gamblin' Lots of booze and lots of ramblin' It's easier than just waitin' around to die
One time, friends, I had a ma I even had a pa He beat her with a belt once 'cause she cried She told him to take care of me Headed down to Tennessee It's easier than just waitin' around to die
I came of age and I found a girl In a Tuscaloosa bar She cleaned me out and hit in on the sly I tried to kill the pain, bought some wine And hopped a train
A friend said he knew Where some easy money was We robbed a man, and brother did we fly The posse caught up with me And drug me back to Muskogee It's two long years I've been waitin' around to die
Now I'm out of prison I got me a friend at last He don't drink or steal or cheat or lie His name's Codine He's the nicest thing I've seen Together we're gonna wait around and die Together we're gonna wait around and die
Les grands espaces
Le 19 Mai 2015
Je ne sais pas si il y a un dieu ou un grand architecte là haut mais quelqu'un a bien réussi son coup en créant les paysages de Californie. Une succession de beautés à couper le souffle se succédant au fil des miles. Avec Jean-Paul, Bernard et Cédric, nous venons de passer une semaine parfois mystique, souvent drôle, toujours intense. Comme il semble bien qu'on ne vive qu'une fois, nous vous conseillons de tailler la route vers le Sequoia Park, la Death Valley, le desert de Mojave, Joshua Tree et la Highway 2.
Palmdale with a Country Squire
James McMurtry
James McMurtry est un singer songwriter d'Austin. Ses textes visent le coeur au plus juste et parlent d'histoires d'amour cabossées, des errances des plus démunis sur les routes du Texas et des dérives de l'Amérique moderne.
Je l'ai rencontré il y a 2 ans dans un bar d'Austin. Le brouhaha et son accent texan rendaient la conversation difficile. Nous avons bu quelques bières et j'ai réussi à lui placer que je souhaiterais travailler avec lui. Il a marmonné dans sa barbe et m'a dit "banco". A l'heure qu'il est, James termine son nouvel album dans un studio de New Orleans et cette collaboration est l'une de mes plus belles expériences américaines.
En attendant le résultat, écoutez "Song For A Deck Hand Daughter" écrite il y a 25 ans. C'est ma chanson préférée. Jusqu'ici...
[Audio: http://www.sundaymemories.com/wp-content/uploads/2014/09/JMM.mp3|titles=Song For A Deck Hands Daughter|artists=James Mc Murtry|remaining=no]
He'd always whistle Jolie Blonde On his way out the back door on a Friday night So many times he just stayed gone Rarely did he try to treat your mama right
Shut off the tractor with the field half mowed Set the brake and headed down the road Came home for Christmas Never said where he'd been With No presents for the children Only stories for the men
(chorus) Still your mama called him daddy She never told him no Said she couldn't help but love him You wondered how it could be so
He'd work two weeks out on a river barge She worked in the factory never missed a day He'd spend his week off holding up the bar Never took him long to drink a deckhand's pay
Wind off the river Cut the lines on his face And left him dreaming of some other place Maybe Memphis town or Baton Rouge When it's cold in Cape Girardeau There's nothing much to do
(chorus)
And if his suitcase wasn't standing in the hall He might not be coming home at all And all the sides of him you never knew before Would be drifting down the river to another back door
(chorus)
Maintenant, je comprends la solitude de l'immigré de première génération
Sasha m'a souvent parlé de Théo aka Nate Forest, son copain hip hoper. Comme le gaillard était de passage à la maison samedi après midi, il nous a fait une démonstration de son flow qui, je dois dire, nous a laissé comme deux ronds de flan (preuve en image ci-dessous).
Ensuite, il y a eu le dialogue suivant :
Moi: "Woaw Theo, I am really impressed." Sasha: "Ouais, t'as raison. Moi, ce que j'aime surtout, c'est ce que tu racontes, c'est trop stylé." Moi: "Heu, bah,..." Sasha: "Quoi, tu ne trouves pas?" Moi: "Bah en fait, je suis pas certain d'avoir compris toutes les subtilités." Sasha: "Qu'est ce que t' as pas compris?" Moi: "Heu, en fait, j'ai pas compris grand chose, à part qu'il aime pas Taylor Swift et aussi un moment il dit 'shit' et 'bass'...". Sasha: "Mais alors comment tu peux dire que tu aimes bien si tu piges pas les paroles?" ... Moi: "Alors les enfants, quelqu'un veut un jus d'orange? I mean Juice of Orange..."httpv://youtu.be/CGxQaCf9yQw
Nashville, Tennessee
Le jugement
Le 19 Septembre 2013
Cet après-midi, lorsque nous avons croisé ce sympathique homme-sandwich, j'ai tenté d'expliquer à mon ami Jon qu'un tel allumé ne tiendrait pas cinq minutes dans une rue européenne. Il m'a alors rappelé le sacrosaint premier amendement de la Constitution Américaine permettant à n'importe qui d'exprimer n'importe quelle idée sur n'importe quel sujet.
Un peu perplexe, mon regard s'est reposé sur la pancarte et en additionnant les déviances et autres vices dont j'aurais à m'expliquer lors du jugement dernier, j'ai calculé que je méritais d'aller au bas mot six fois en enfer (plus rarement sept mais quand même parfois huit). Qui dit mieux?
Vanilla Bullshit
Le 29 Août 2013
Au Starbucks, le serveur ne comprend jamais comment je m’appelle. Comme ça prend des plombes d’épeler François et que de toute façon, je ne reconnais pas mon prénom quand on le hurle dès que ma commande est prête, je me fais appeler Jack. Ca me donne l’impression frissonnante d’être un espion en mission et à chaque fois, je suis tout fier de les avoir bernés (“Hé non, bande d’ordures, en réalité je ne m’appelle pas Jack. Maintenant, dites-moi où sont les microfilms”).
L’autre truc pénible du Starbucks, c’est de passer une commande. Il y a tant d’options que ça en devient angoissant. Ce matin, il y a un type qui a demandé quelque chose comme un Tall Capuccino Double Shot Non-Fat Organic Soymilk with Extra Foam Sugar Free. Quand il a reçu ce qui ressemblait à un café au lait, je me suis mis à rire tout seul en repensant à la scène hilarante de Curb Your Enthusiasm. C’est alors que j’ai vu une grosse dame se pencher vers sa voisine et qui semblait lui dire: “Look at this crazy guy laughing. His name is Jack and is a dangerous spy!”.
httpv://www.youtube.com/watch?v=rBNOB7FkSSM
La pépite du Minnesota
Le 26 Mai 2013
Chad Guerrero vit reclus au fin fond du Minnesota. Le dimanche après midi, il s'assoit sur une chaise de cuisine et égrène les joyaux de la musique traditionelle américaine pour son chien et ses voisins. Personne ne le connaît et il a l'air de s'en soucier comme d'une guigne. A l'heure où Gangnam Style compte plus de 1,621 milliards de vue sur Youtube, la somptueuse complainte de Chad n'a été vue qu'à 16 reprises (dont 8 fois par moi). Faites donc passer...
httpv://www.youtube.com/watch?v=D3ehlzRG9YY
NRA
Village People
Le 3 Décembre 2012
La semaine dernière, ma fille a eu 17 ans et c'est l'âge compliqué des choix de vie. Ce matin, dans la boîte aux lettres, on a reçu ce courrier de campagne de recrutement assez troublant. Alors qu'on se le dise: attendu que j'ai réussi à sortir ma fille des griffes de la redoutable armée belge, ce n'est pas pour la vendre aussi sec aux Yankees. D'autant que la pauvre chérie a le mal de mer...
Allégorie
Le 26 Novembre 2012
Au coeur de la ville des anges, il y a un cul-de-jatte un peu à l'Ouest qui passe ses journées à faire reluire les étoiles gravées d'Hollywood Blvd. Personne ne lui a jamais rien demandé et ça fait des années qu'on le laisse faire. Le vieux porte la même sempiternelle casquette et un petit drapeau américain flotte à côté de ses béquilles. J'imagine qu'un sociologue trouverait 1000 symboles à cette scène insolite. Moi, au moment de prendre la photo, je n'ai perçu qu'une immense solitude.
4 more years
Boys in Hawaii
Gros Profits
Le 10 Septembre 2012
Il y quelques mois, le U.S. Centers for Disease Control and Prevention prévoyait que 42% des américains seraient obèses en 2030. Il faut relire la phrase posément et bien comprendre que le malaise ne se limitera pas aux Etats-Unis. Keith Davis et sa femme Julane sont des gens heureux. Depuis 20 ans, ils sont à la tête d'une fabrique de cercueil pour obèses dont les bénéfices grossissent à vue d'oeil. A la veille de la sortie de l'iPhone 5 qui ne devrait pas inventer grand chose, mon conseil boursier est le suivant : revendez vos Apple pour des Goliath Casket!
Première Lady
Fake
Le 28 Août 2012
J'ai enfin vu Las Vegas.
La ville peut inspirer la franche rigolade désabusée si l'on a déjà plus aucun espoir dans la race humaine. Au contraire, elle peut flanquer un cafard monstrueux tellement elle semble rassembler la plupart des dérives de notre civilisation. Personnellement, je hais cet endroit car le putain d'airco omniprésent m'a donné un torticolis magistral et se les geler en plein désert est une incongruité dont je pourrais allégrement me passer.
J'ai donc vu Las Vegas et puisque je ne pourrai pas l'oublier, je me souviendrai de ce pastiche de Venise et de son gondolier (aussi italien que je suis Mormon) singer du Verdi sous un faux ciel peint éclairé au néon. Je me souviendrai aussi d'un sosie d'Elvis, noir et même pas obèse, faire le tapin en plein jour; des bandits manchots programmés pour détrousser des hordes de retraités en short; des mexicains édentés qui vous promettent a girl with you in 20 minutes; des gens qui jouent en faisant la gueule; des verres gigantesques en forme de Tour Eiffel à 30$ au slogan Take Home A Part Of Paris; des chinois posant devant des statues en plastique de Venus romaines... C'est bon, j'arrête là.
Enfin, je retiendrai surtout le visage mélancolique de Guadalupe, serveuse latino qu'on a déguisée en bretonne dans une crêperie en carton-pâte de l'hôtel Paris, m'avouer que le plus cher de ses rêves serait de voir un jour le vrai ciel de Paname. Loin du toc et de l'air glacial des aircos de Vegas.